Les premières nouvelles que nous avons de Montgó remontent à l'année 1314, dans un parchemin conservé dans les archives municipales de Torroella, dans lequel sont décrites les limites de cette population. Au nord, il borde le "Port de Montgó". Nous savons qu’au Moyen Age Central, quelques terres de Montgó furent cultivées par des propriétaires qui, en grande partie ou en totalité, ne furent probablement pas habitants de la Commune et de la Paroisse d’Empúries. C’est possible qu’en 1938, suite à la fondation du couvent de Vilanera (à proximité de la route qui va actuellement de l’Escala au village d’Albons), les nonnes reçurent quelques terres de Montgó, et plus tard, s’octroieront d’autres terres, par achats. C’est possible que ces religieuses exploitèrent les terres via un bail emphytéotique avec les agriculteurs des alentours d’Empúries. Conséquent à la décadence du couvent, les terres furent peu à peu abandonnées pendant le XVème et XVIème siècle. Nous ne savons pas si l’abandon fût dans sa totalité ou partiel. Pendant le XVIème siècle et jusqu’à la fin du XIIIème siècle, la baie de Montgó connait une forte activité dans le domaine de la pêche, exercée par les pêcheurs de Bégur, de L’Estartit-Torroella, d’Empúries et possiblement de Rosas. La richesse des fonds marins de Montgó et de ses alentours expliquerait l’éventuelle apparition, fin du XVIème siècle et début du XVIIème, de deux ou trois « botigiae » (cabanes), lesquelles ne furent pas directement exploitées par ses propriétaires (aucun d’eux n’appartenant à la commune d’Empùries), mais elles furent habitées par les pêcheurs et les corailleurs pendant l’exercice de leurs activités. Un éventuel commerce devait également exister dans le port de Montgó. Considérant le port d’acceptable pour le refuge d’embarcations, ce n’est pas en vain qu’il existe des documents du XVIème siècle concernant l’extraction et le chargement de pierres pour fabriquer de la chaux, provenant de bateaux marchands de petits tonnages.
Nous savons qu’à partir de 1587, commencèrent les travaux de construction de la tour de garde qui se trouve au sommet de la montagne de Montgó et qu’en 1599, l’œuvre fût achevée et la tour disposa d’une garnison. Elle n’eu aucune artillerie jusqu’en 1601. Sa garnison était composée de deux soldats ; un canonnier et un commandant de la tour. Il existe quelques archives du XVIIème relatant des épisodes de mise en joue par l’artillerie de la Tour, visant des bateaux pirates, sans aucun impact direct. Nous savons qu’au moins, la Tour disposa de garnison jusqu’en 1653.
Le fait que Montgó se trouva à la limite juridictionnelle du Comté d’Empúries et de la Viguerie de Gérone (sous juridiction royale) provoqua, historiquement, que Montgó fût le territoire d’interminables disputes, pas toujours pacifiques, et de nombreux conflits judiciaires qui commenceront en l’an 1579 et ne cesseront pas avant l’an 1758, entre d’une part, les habitants d’Empúries et du Port de l’Escala, appartenant au Comté d’Empúries et d’autre part, les habitants de Torroella de Montgrí, cité royale appartenant à la Viguerie de Gérone.
Ce sera moitié du XVIIème siècle, que l’on commencera à distinguer une récupération et croissance des terres cultivées à Montgó (essentiellement la vigne et les céréales et à partir du XIXème siècle, le maïs et le fourrage) par le biais d’accords passés entre représentants du Comté d’Empúries à des colons qui seraient arrivés au port de l’Escala à la même époque. Finalement ce ne sera que début du 18ème siècle que les cultures occuperont la totalité des terres cultivables à Montgó de la zone basse jusqu’à la zone nord qui s’étend jusqu’à l’île Mateua.
La famille Sureda, propriétaire du Camping Illa Mateua, arriveront à l’Escala aux alentours de l’an 1670, originaire de la région de la Selva (branche généalogique masculine) et de Madremanya (branche généalogique féminine), un charmant village pittoresque situé à proximité de Gérone. En 1674, le premier terrain qu’ils possédèrent á Montgó fût une vigne. Après 25 années, ils deviennent les plus grands propriétaires terriens de Montgó. Ils cultivèrent la vigne et les céréales en alternance avec la pêche et le commerce maritime. Pendant le dernier quart du XVIIème siècle, la famille Sureda affronta à plusieurs reprises les autorités municipales de Torroella de Montgrí pour des questions de limites juridictionnelles maritimes et terriennes. Par exemple, on sanctionna Francisco Sureda pour l’avoir surpris à plusieurs reprises en train de pêcher dans les limites juridictionnelles de Torroella. Ce dernier sera un des principaux responsables de la révolte qui eu lieu à l’Escala en 1697, refusant de payer la dîme des produits de la pêche aux autorités correspondantes.
De retour à une époque moins lointaine, disons que le camping Illa Mateua va commencer en 1958 quand l’héritier de la Famille Sureda, Martín Sureda Farrés, le grand-père maternel de l’auteur de ce texte, loua les terrains où se trouve aujourd’hui même le camping (vignes et maïs y étaient cultivés) à une entreprise filiale de la Société Générale des Eaux de Barcelone, crée pour répondre à la demande émergente d’un public campeur.
En 1966, Joan Guillem Rovira, mon père, effectua les transactions nécessaires pour obtenir les permis de construire et commença à édifier les installations pour faire son propre camping qu’il dénomma « Illa Mateua », mais les autorités municipales de l’époque refusèrent de lui donner la licence d’ouverture. Les terrains, ainsi que toutes les installations furent donc de nouveau loués par la même entreprise que celle qui gérait l’établissement voisin qui également se consacré au camping.
Ce ne fût qu’en 1988 que modestement, le Camping Illa Mateua vu le jour, sous le nom de « Montgó Mar », dénomination qui fût changée l’année suivante afin d’éviter une éventuelle confusion avec les établissements voisins. Le nouveau nom donné jusqu’en 2003, fût alors « Paradis ». A partir de 2004, profitant d’un changement important dans la gestion du camping, d’importantes décisions furent prises. Premièrement, que justice soit faite avec le passé et redonner au camping le nom originairement donné par mon père (celui que les autorités locales refusèrent), qui a tant travailler pour faire de son rêve une réalité. Deuxièmement honorer la société dans laquelle nous vivons et qui nous permet en toute confiance, de continuer à travailler pour atteindre jour après jour de nouveaux chalenges dans le futur ; et principalement en aidant la partie défavorisée de notre société en reversant 1% de la totalité des revenus du camping à des organisations non gouvernementales dont la finalité est d’aider les plus nécessiteux. Ce compromis est passé sur acte notarial reconnaissant les différentes ONG qui bénéficient chaque année en fin de saison, de l’apport solidaire économique, que nous réalisons. Dans ce même acte, nous nous sommes déclarés « camping anti-tauromachie » totalement convaincu et ferme défenseur, non seulement des personnes mais aussi du bon traitement des animaux et d’une interaction saine et durable avec l’environnement.
C’est en suivant cette philosophie et avec beaucoup d’illusion que la famille Guillem-Sureda-Trías gère le camping Illa Mateua. Nous seront ouverts à toutes propositions de la part de nos clients et amis, qui nous seront suggérées pour améliorer et adapter le camping aux nouvelles tendances et exigences de la société actuelle.
Martín Guillem Sureda, Directeur